L’apparition et la propagation de pathogènes résistants aux médicaments qui ont acquis de nouveaux mécanismes de résistance, conduisant à la résistance aux antimicrobiens, continue à compromettre notre capacité à traiter des maladies infectieuses courantes. Particulièrement inquiétante est la propagation mondiale rapide des bactéries multi- et pan-résistantes (connues aussi sous le nom de « superbactéries ») qui provoquent des infections ne pouvant pas être traitées avec les antimicrobiens existants tels que les antibiotiques.

La filière de développement clinique de nouveaux antimicrobiens est au point mort. En 2019, l’OMS a recensé 32 antibiotiques en développement clinique qui correspondent à la liste OMS des agents pathogènes prioritaires, dont six seulement ont été classés comme novateurs. En outre, le manque d’accès à des antimicrobiens de qualité reste un grave sujet de préoccupation. Les pénuries d’antibiotiques touchent des pays à tout niveau de développement et en particulier leurs systèmes de soins.

Les antibiotiques perdent de plus en plus leur efficacité au fur et à mesure de la propagation de la résistance aux médicaments, ce qui conduit à des infections de plus en plus difficiles à traiter et à des décès. Le besoin de nouveaux antibactériens devient extrêmement urgent – pour traiter par exemple les infections par les bactéries à Gram négatif résistantes aux carbapénèmes figurant sur la liste OMS des pathogènes prioritaires. Toutefois, si l’on ne modifie pas maintenant la façon dont sont utilisés les antibiotiques, ces nouveaux médicaments subiront le même sort que les antibiotiques actuels et deviendront à leur tour inefficaces.

Le coût de la résistance aux antimicrobiens pour les économies nationales et les systèmes de santé est considérable puisqu’elle a une incidence sur la productivité des patients et de leurs soignants en augmentant la durée des séjours en hôpital et en imposant des soins plus intensifs et plus coûteux.

En l’absence d’outils efficaces pour la prévention et le traitement approprié des infections résistantes aux médicaments et faute d’amélioration de l’accès à des antimicrobiens existants ou nouveaux de qualité garantie, le nombre de personnes dont le traitement échoue ou qui décèdent augmentera. Certains actes médicaux, comme les interventions chirurgicales (les césariennes ou la pose d’une prothèse de hanche, par exemple), la chimiothérapie anticancéreuse ou la transplantation d’organes, deviennent plus risqués.

Source: who.int